Vous détenez un Plan d’épargne retraite populaire (PERP) et souhaitez le débloquer avant la retraite ? Plusieurs conditions s’appliquent en ce qui concerne votre éligibilité à cette opération, ce que nous allons aborder dans cet article. De même, nous vous livrons quelques astuces pour bien déverrouiller votre Plan. À noter que votre épargne capitalisée sur un PERP pourra être transférée dans le nouveau produit propulsé par la loi PACTE et qui est le Plan d’épargne retraite PER.
Votre éligibilité au déblocage d’un PERP
Le PERP permet deux types de sortie : celle au moment où vous partez à la retraite, et celle dite anticipée.
- Si vous partez à la retraite, votre retrait en capital n’est possible qu’à hauteur de 20% du montant total de votre épargne capitalisée. En effet, le PERP est avant tout destiné à servir des rentes viagères. Les 80% de cette épargne capitalisée seront d’ailleurs affectés à cet effet. La seule condition vous permettant de retirer la totalité de votre capital se rapporte à l’acquisition de votre résidence principale
- Si vous souhaitez débloquer votre PER avant votre départ à la retraite, vous devez remplir au moins une des conditions exceptionnelles se rapportant aux accidents de la vie. Celles-ci sont les suivantes : surendettement, liquidation judiciaire provoquant la cessation d’une activité non salariée, l’expiration des droits aux allocations de chômage, l’invalidité et le décès du conjoint ou du partenaire PACS. Vous avez aussi le droit de demander un déblocage de votre PERP avant terme si vos encours sont de moins de 2000 euros.
Ce qui change avec le Plan d’épargne retraite PER : la sortie en capital au départ à la retraite n’est plus soumise à la condition susmentionnée. C’est-à-dire que vous pouvez désormais débloquer l’intégralité de votre somme capitalisée, sans restriction, dès lors que vous quittez la vie active. Par ailleurs, aux conditions de déblocage avant terme s’ajoute celle liée à l’acquisition de votre résidence principale.
Quelques règles pour débloquer votre PERP, malin
Sachez que le déblocage en capital fait l’objet d’une fiscalité assez contraignante : le retrait est en effet soumis à l’impôt sur le revenu par rapport au barème classique par tranche de revenu. Les plus-values sont également fiscalisées et sont taxées au flat tax ou PFU de 30%. Ce qui veut dire que si vous débloquez un montant élevé, vous risquez de vous aligner à un taux marginal d’imposition élevé. Il vaut donc mieux fractionner votre sortie en capital, en planifiant plusieurs périodes afin de cibler un faible TMI.
Et si vous transformiez votre PERP en PER ?
Le PERP devient un contrat vétuste avec l’apparition du nouveau PER en octobre 2019, qui est nettement plus apprécié pour les multiples points forts qu’il apporte. À savoir ses conditions de sortie, une fiscalité commune, ainsi que son excellente portabilité (puisqu’il réunit tous les anciens contrats qui seront gérés à partir de 3 produits tiroirs : le PER individuel, le PER catégoriel et le PER collectif). Prévoyez cependant 5% de frais de transfert – en particulier si votre PERP est âgé de moins de 10 ans.
À noter que si vous approchez de l’âge de la retraite et que si votre objectif est de percevoir uniquement des rentes viagères, alors vous pouvez continuer à conserver votre PERP jusqu’à cette échéance. Celui-ci sera ensuite liquidé à partir de votre passage à la retraite, sans que vous ayez à vous acquitter du frais de transfert comme dans le cas susmentionné.
Si, en revanche, vous projetez de sortir en capital de manière intégrale, il vaut mieux transférer votre PERP sur un PER que vous aurez alors souscrit avant cette échéance.
